Assemblée Générale du 23 juin 2021

RAPPORT DE LA PRÉSIDENTE

 Monsieur l’Ambassadeur, Madame la Conseillère d’Ambassade,
Chers Amis membres et donateurs de la SHB,

L’année écoulée a été très éprouvante pour nous tous. Elle nous a fait vivre sous l’égide de la Covid des situations inédites et contraignantes. Comme pour de nombreuses autres organisations du monde philanthropique ou culturel, mais aussi du secteur social et économique,  le virus a eu raison de nos bonnes intentions et de nos projets en 2020.

Nous avons dû ainsi annuler notre Assemblée générale et sa traditionnelle tombola qui ont eu lieu en présence uniquement des membres du Conseil. Nous avons annulé aussi le concert de bienfaisance, prévu en mai, reporté en novembre et finalement annulé. Annulé également la réunion
des bénévoles et la fête de Noël de l’Hôpital Suisse.

Mais ce que je retiens surtout de cette année 2020 c’est le mois de novembre qui nous a privés, en l’espace de quatre jours, de notre vice-présidente Madeleine Therrien et de notre trésorier, Jean-Pierre Grivois, perte dramatique pour notre association. J’aimerais évoquer ici leur souvenir.

Je connaissais Madeleine Therrien depuis longtemps, mais c’est depuis 2008 que j’ai appris à mieux la connaître, lorsqu’elle est venue me demander d’assurer la présidence de la SHB. C’était une femme très cultivée, qui avait fait sa carrière dans plusieurs universités américaines en tant que professeur et même doyenne de l’une d’entre elles. De retour à Paris où elle avait pris sa retraite elle fit partie de nombreuses associations dont la SHB qu’elle présida de 2002 à 2005. C’est l’Ambassadeur Bénédict de Tscharner qui fit appel à elle en 2002 pour reprendre en mains la SHB après une période sombre de quatre ans où la gestion de notre association était au point mort. Elle la releva avec l’énergie et l’enthousiasme qu’on lui connaissait. Elle resta jusqu’à l’an dernier fidèle à la SHB, ne manquant aucun de nos Conseils et nous recevant traditionnellement chez elle chaque année pour la réunion des bénévoles.

Jean-Pierre Grivois était un ami très cher que nous rencontrions mon mari et moi-même aussi bien à Paris qu’en Valais où il avait l’habitude de séjourner une partie de l’année.. Suisse par sa femme, Jacqueline, il était plus suisse que nous tous et n’hésita pas une seconde lorsque je lui demandai de devenir trésorier de la SHB. J’ignorais alors qu’il allait s’investir totalement dans notre association au point qu’il était toujours présent lorsque je faisais appel à lui avant de prendre telle ou telle décision. Son aide était précieuse et nous n’oublierons pas les six magnifiques concerts-lectures qu’il organisa pour nous et qui remportèrent tous un grand succès. L’épouse, la fille et plusieurs amis de Jean-Pierre sont dans la salle. Nous écoutons l’un d’entre d’eux.

Mais le sort ne s’arrêta pas là, Au début de ce mois de juin nous apprenions la disparition de Dominique Barbey. Fidèle administrateur depuis 2006, il était notre doyen. Toujours de bon conseil,  nous respections ses avis. La disparition de ces trois êtres d’exception est synonyme pour nous d’une grande tristesse.

Parlons maintenant des actions de notre association au cours de l’année 2020 et de ses deux confinements. L’année 2020 a été, plus que pour nous tous, une année difficile pour ceux de nos compatriotes en situation précaire et pour ceux que le virus a contraints à pousser notre porte
bien malgré eux, alors qu’ils n’avaient pas l’habitude de faire appel à nous en temps normal. Certes, la perte de l’emploi pour les salariés a été compensée en partie par l’aide de l’État, mais cela n’a pas concerné les auto-entrepreneurs qui se sont retrouvés sans revenu, devant annuler des commandes et rembourser des réservations. Ce fut le cas de plusieurs jeunes femmes qui se sont retrouvées subitement sans ressources. Elles se sont adressées tout d’abord à la Suisse, leur pays d’origine, mais sans succès, vers la France ensuite, mais là elles n’entraient dans aucune case et c’est finalement l’Ambassade de Suisse à Paris qui nous les a signalées. Je rappelle que l’Ambassade n’a plus à ce jour de service social, que la plupart des consulats de France ont été supprimés si bien que, alors que nous nous occupions initialement de nos compatriotes défavorisés de l’Ile de France uniquement c’est d’une grande partie de la France que nous viennent désormais les appels de détresse.

Nous avons soutenu aussi plusieurs femmes menacées à tort par les huissiers. Nous les avons aidées en payant un premier versement ou en trouvant un avocat pour les défendre. Nous nous sommes occupés aussi de plusieurs personnes malades que nous avons conseillées voire forcées à se faire soigner, de personnes désespérées qui ont pu trouver, en plus des nôtres, les aides auxquelles elles avaient droit.

J’adresse ici un grand merci à notre assistante, Madame Monnet, qui s’est transformée en assistante sociale, accompagnant toutes ces personnes dans leurs démarches et les écoutant de jour comme parfois de nuit …

À part ces cas d’extrême urgence, nous avons continué à soulager nos « habitués » qu’il a fallu aider aussi moralement car l’isolement et ses conséquences s’ajoutaient à leur manque de moyens financiers.

Vous trouverez en page 12 le détail de nos aides et vous pourrez constater que la somme distribuée en 2020 est bien supérieure à celle des années précédentes. En effet, nous avions reçu un legs important en 2018 si bien que, malgré la suppression de revenus tels que notre concert, notre tombola et la subvention fédérale de 2020, nous avons pu quand même répondre favorablement à toutes les demandes. Le legs nous a permis aussi d’aider l’École Suisse de Paris, une association historiquement amie qui est dans une situation catastrophique suite à l’annulation de tous les cours programmés en 2020 et jusqu’à ce jour.

Parlons aussi des personnes âgées et isolées à qui nos bénévoles rendaient régulièrement visite. Les confinements ont interdit ces déplacements et ces personnes ont dû se contenter d’appels téléphoniques, appréciés certes mais pas comparables à une présence amie et réconfortante.

Nous n’avons pas oublié les jeunes et avons distribué comme chaque année deux bourses à des étudiants suisses résidant au Pavillon suisse de la Cité Universitaire et une bourse à une jeune fille de famille modeste. Nous vous lirons tout à l’heure leur lettre de remerciement.

SI nous avons pu soulager tous ces malheureux c’est en partie grâce à vous nos fidèles membres et donateurs qui avez une fois de plus répondu présents à nos appels. C’est du fond du cœur que nous vous remercions de votre générosité qui n’a pas fait défaut cette année si difficile et morose pour tous.  Et je tiens à remercier tout spécialement et une fois de plus Sophie Sallès et Jean-Léonard de Meuron de leur aide généreuse et fidèle depuis tant d’années.

Je vais terminer mon rapport en citant ces mots de Bossuet qui s’appliquent si bien à vous tous :  « Le premier avantage de la bienfaisance est le plaisir qu’on doit sentir à soulager ceux qui souffrent ; à faire des heureux ; à régner sur les cœurs ; à s’attirer l’innocent tribut de leurs acclamations et de leurs actions de grâces. Et quand il ne nous viendrait que ce seul plaisir de nos largesses, ne seraient-elles pas assez payées pour un bon cœur ? »

 
Madeleine Boulanger, Présidente